Un coup de Mars et les légumes repartent

Des chercheurs néerlandais ont reconstitué le sol de la planète rouge. Surprise : il est bien plus fertile que celui de la Lune, et même que le sol terrestre.

 Un coup de Mars et les légumes repartent

    Aux Pays-Bas, l'université de Wageningen mène depuis avril dernier une série d'expériences afin de faire pousser des légumes et des fleurs sur la Lune et sur Mars. Cette recherche est une étape dans Mars One, un ambitieux projet initié en 2011 par l'ingénieur néerlandais Bas Lansdorp et dont l'objectif est d'établir, d'ici à 2023, une colonie permanente sur la planète rouge.

    La Nasa a apporté sa pierre à l'édifice en fournissant des échantillons de sols lunaires, tandis que la terre de Mars, reconstituée d'après des spécimens identiques à ceux examinés par la sonde Viking 1, a été récoltée dans une région volcanique proche d'Hawaii.

    Selon les premiers résultats, le sol martien serait bien plus propice à l'agriculture que le sol lunaire, où les végétaux n'ont pas survécu. Il serait même plus fertile que celui de la Terre, avec toutefois de sérieuses réserves quant à la possibilité de manger les plantes récoltées. Wieger Wamelink, coordinateur de cette étude, s'est dit « très surpris », tout en précisant qu'il ne « s'attendait pas à ce que le terreau martien produise de meilleures plantes » que le sol terrestre.

    « Les plantes ont besoin de phosphore, de calcium et de potassium, a précisé Wieger Wamelink. On en trouve sur Mars et dans le sol lunaire, mais la concentration est beaucoup plus forte sur Mars, et c'est pour cette raison qu'elles poussent aussi bien. » Avec - 63 °C en moyenne sur Mars, la culture martienne de tomates demeure à l'heure actuelle un vÅ?u pieux, d'autant qu'il n'existe pas encore de fusées capables de transporter les colons et de les protéger des rayons cosmiques.

    L'enjeu de cette étude est avant tout de permettre aux premiers pionniers de Mars de se nourrir directement sur place, sans avoir à dépendre du ravitaillement terrestre, bien que ces moyens de subsistance restent incertains : « On pourrait faire pousser des tomates, souligne Wieger Wamelink, mais elles contiendraient tellement de métaux lourds qu'elles seraient toxiques et immangeables. »

    Autant d'impondérables qui ne semblent pas décourager les quelque 200000 aspirants aventuriers qui se sont déjà portés volontaires et espèrent, dès 2022, s'envoler vers Mars.